dimanche, mai 25, 2003

 

WE ADV 2003 I

Manifestement nous le savons semés. Voilà bien un quart d’heure que je scrute mon rétroviseur m’attendant à tout moment à repérer un véhicule suspect qui nous aurait pris en chasse…rien. Passé le « Vandaele Checkpoint », l’ambiance et les doigts se détendent, nous avons conjuré le sort. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avons envoyé Alcapol faire diversion du côté du Zoute. Habile, non ?

Après un bref arrêt à Bierges, les hommes savent pourquoi, nous entamons la suite de notre périple, juste interrompu par un passage très citadin dans une station service dans l’espoir finalement vain d’y trouver du bois.

Sur place, force est de constater que le site a été réaménagé. Une atelier mécanique et carrosserie a été installé (probablement avec l’aide des subsides au tourisme de le ville de Bouillon), et les toilettes de La Mangouste ont été tondues de près.

L’installation du campement révèle rapidement le niveau d’équipement des protagonistes. Tis, qui en doutait, dispose d’un matériel d’explorateur himalayen, Pat tentera sans y parvenir de fabriquer une tente avec un vieux K-Way et une canne à pêche, Zo a veillé à l’intendance et moi-même, ayant intelligemment choisi le sherpa comme partenaire sexuel pour la nuit, il m’est donné l’occasion de fournir aux deux SDF ardennais de quoi se loger pour la nuit. Zo peut aisément ouvrir un snack avec ses pots de salades et ses sandwiches. Tiens à propos, in restait un peu de thon-mayonnaise sur le tableau de bord, je te rends ça au plus vite.

Après avoir allumé un feu en moins de temps qu’il ne faut pour le dire quand on a vraiment beaucoup à dire, Pat « Firemaster » V. nous a fait part de sa science des étoiles et des oiseaux. Nous restons longtemps à contempler le ciel dans un silence que vient fréquemment interrompre le bruissement d’une feuille de papier de riz qui vit ses dernières minutes.

Finalement comme prévu par Pat la lune se couche (il est très fort) et nous allons dormir. Enfin…dans ma tente on a dormi.

Au réveil, les étoiles ont disparu mais pas le petit bruissement. Cette fois c’est lui qui est interrompu par la visite de deux autochtones nous réclamant de l’argent. Les autochtones sont à peu près comme nous mais sont incapables de se déplacer sur leur jambes, ainsi avons-nous pu constater qu’ils se déplacent uniquement en voiture ou à moto, à l’exception toutefois des femelles adultes qui arrivent dans certaines circonstances (comme l’appât du gain) à s’écarter de quelques mètres du véhicule sur leurs membres postérieurs. Notez bien cependant que la femelle adulte ne fait preuve d’une telle témérité qu’après le coucher du soleil et dans la lueur rassurante des phares contrôlés en permanence par le mâle dominant prêt à entamer une manœuvre de repli immédiat au moindre danger.

La seconde équipe nous rejoint (le bruissement se fait bruit) au matin avec les viennoiseries,… on sait vivre.

C’est fou, il y un tas de choses dont je ne me souviens plus. Je me demande si ce bruissement continu n’y est pas pour quelque chose. Tis et moi-même infligeons de multiples humiliations boulesques à nos camarades et je ne sais plus comment mais on arrive finalement à prendre le départ d’une promenade. Entre-temps, Pat a expliqué à Zo que le feu ça brûle et que l’eau ça mouille. Pat a résolument décidé de placer son week-end sous le signe de la pédagogie : oiseaux, étoiles, vie pratique, écologie, campisme…

Le belvédère de Bouillon n’a quant à lui pas changé. Ils ont simplement planté des flamands mais on arrive aisément à faire place nette. Ils ont du être gênés par le bruissement qui n’est pas resté au camping, loin de là.

Nous nous ravitaillons rapidement dans une épicerie fine de la région en aliments naturels et diététiques, Fred veille à ce que les hommes continuent à savoir pourquoi.

La nuit approche et la tribu éprouve doucement le besoin de s’équiper en vue de l’épreuve nocturne qui l’attend. La Mangouste, fidèle à son habitude ne recule devant aucun défi et se propose d’aller à la recherche de bois pour le feu en bateau gonflable sur la rive d’en face. Sa première estimation, vingt kilos de bois par trajet, se trouve rapidement démentie. Par respect pour notre longue amitié je ne m’épandrai pas sur les détails de ce spectacle calamiteux. La pauvre petite chose emportée par le vif courant de la Semois ne dû son salut qu’à l’aide empressée de ses camarades. Finalement, la brindille mouillée qu’il nous a ramenée précipita la décision d’aller chercher du bois en voiture, mission rondement menée par ailleurs (vous l’aurez remarqué je ne manque aucune occasion de mettre mon altruisme en valeur).

Le ravitaillement s’avère insuffisant et, dans le pur respect de la tradition, la Mangouste accompagnée des ses plus valeureux chasseurs part traquer la pizza dans la forêt bouillonaise.

Au cours de la soirée, nouvelle visite indigène. Une subtile lutte de pouvoir s’engage entre la Mangouste (l’instinct du chasseur) et les primates. Une femelle s’extrait de la voiture pour signifier qu’il nous faut nous acquitter de notre tribut si nous souhaitons occuper une espace de son territoire. Après l’échange traditionnel des verroteries, les indigènes se retirent et entament, ivres d’alcool artisanal de houblon et maîtrisant à peine leurs véhicules infernaux, un cortège assourdissant destinés à impressionner les intrus.

Cette fois comme on a déjà vérifié la veille qu’elle allait le faire, on se couche avant la lune. Certains préféreront encore jouer de longues heures au Uno mais pour ma part, malgré la passion que je voue à ce jeu et à la petite variante de la Mangouste (aaah…la petite variante de la mangouste), après avoir diffuser un doux parfum apaisant dans la tente, je sombre (tiens le petit bruissement ne s’est pas tout à fait arrêté, je me demande si Tis n’y est pas pour quelque chose). Chauffé au gaz toute la nuit, j’ai moins froid que la nuit précédente.

Entre le réveil et le retour, c’est un peu flou…café, viennoiserie, bruissement, pétanque, bruissement, pliage des tentes, bruissement, foot, bruissement, frisbee, bruissement, bruissement …

Voilà, c’est passé, et une fois de plus j’ai survécu.

Une fois à la maison le bruissement s’est nettement atténué mais n’a pas complètement disparu. Bien sûr ce fût une réussite mais il ne pouvait en être autrement. Pourquoi ? Tout le monde n’a pas la chance d’aller en week-end avec la Dreamteam (y compris ceux qui ont payé d eleur personne sur la côte belge pour que ce week-end se fasse).

Merci à vous tous.

Rascal Pop

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