mercredi, septembre 08, 2004

 

STOP POT

Ce matin j’ai reçu un email d’un vague copain qui milite pour la dépénalisation de l’usage du cannabis. Il y avait longtemps que je n’avais été confronté à ce genre de prose. Au-delà de l’impact réel que ce message a eu sur moi et que je détaillerai plus avant à la fin de ce post, je m’en voudrais de ne pas digresser sur le contenu de cette funeste missive.

D’abord et afin de m’éviter ultérieurement les foudres de certains amis qui me sont chers : je n’ai absolument rien contre cette dépénalisation ! Soyons clair, je ne vois aucune raison d’interdire à un adulte sain d’esprit, en pleine conscience de ses actes et de leurs conséquences de fumer de le nitroglycérine pure si cela lui fait plaisir, je n’en ai rien à foutre et j’espère provoquer en retour chez mes semblables une pareille indifférence.

Le problème n’est pas là ; il est dans l’argumentation qui soutient le propos des tenants de la dépénalisation. Ainsi, dans le message qui m’a été envoyé, l’argument de choc de l’auteur est globalement que la consommation de cannabis est sans danger pour le fumeur et son entourage ; donc, où il n’y a pas de crime, il n’y a pas de peine. Ce n’est pas vraiment une argumentation, c’est de la téléportation rhétorique car s’il n’y a pas effectivement de crime à mes yeux, le mal se fait tout de même. En effet, il y lieu de tordre le coup à certains clichés :

*** Fumer du cannabis est inoffensif : c’est totalement faux, on en a tous rêvé mais en fait c’est particulièrement nocif. En plus de tous les effets liés à l’usage de la cigarette, vous vous tapez toutes les saloperies, non contrôlées cette fois, que les producteurs ont adjoints à votre matière de prédilection. Je ne vous parle même pas de ces bouts de shit qui semblent contenir du cirage pour 50 % de leur composition mais tout simplement de cette herbe qui pour toute naturelle qu’elle aie l’air, n’en demeure pas moins dopée aux engrais et autres additifs de toute sorte. Quand je jette en œil à la couleur de ce que je crache le matin dans ma douche, je me demande parfois si je ne ferais pas mieux de tout de suite fumer un bout de bitume.
*** Fumer des joints n’engendre pas de dépendance physique : s’il vous plait perdons cette illusion. Personnellement quand j’arrête de fumer, je chie mou, j’ai des frissons, je bois frénétiquement de l’eau, j’ai le dos bloqué, je suis mort de froid, je n’arrive pas à dormir et occasionnellement je fonds en larmes sans m’y attendre. Si ce n’est pas de la dépendance physiologique, qu’est-ce que c’est ?
*** Fumer des joints n’engendre qu’une légère dépendance psychologique : sincèrement, je ne vois pas pourquoi la dépendance psychologique au cannabis serait moins forte que pour d’autres substances : alcool, médicaments, autres cames etc. Moi pour ce que j’en sais, quand j’ai rien à fumer, je tuerais ma mère.

Pour être sincère, le sujet m’emmerde et vous savez quoi … j’arrête de fumer. Il n’y a jamais 20 ans que je fume entre 5 et 12 joints par jour, une paille si j’en crois le contenu du mail de mon pote,je devrais pouvoir mener ce défi à bien les doigts dans le cul non ?

This page is powered by Blogger. Isn't yours?