mercredi, mai 19, 2004

 

Le rock et moi, on ne baise plus.

Bien sûr on s’est rencontré très jeune. Ce fût une rencontre qui emporta sur son passage plusieurs années d’une éducation parentale peu encline à ce genre d’égarements. L’univers qui s’ouvrait à moi était prometteur d’une sauvagerie que je sentais plus proche de la réalité du monde que celle qu’il me paraissait promis de vivre. Cette sauvagerie opposait au monde une dynamique propre à pouvoir échapper aux lois de celui-ci, c’était alléchant.

Ce furent de longues années d’un amour intense et chaotique. Nous avons en matière d’audace sexuelle et intellectuelle, tout essayé. Je ne puis songer à aucune perversion que nous n’ayons explorée.

Nos voyages furent incessants : l’Angleterre à l’excès, la Belgique assidument, la côte ouest, le delta du Missisipi, et tous les trous de cul du monde où s’exprimaient ceux qui avaient aussi goûté à la sauvagerie. Tous les paysages furent explorés : des steppes désertiques aux blackrooms les plus surpeuplés. Et toujours de la fureur.

Au milieu de tout ça nous avons trouvé le temps de faire un enfant.

Mais lentement, tant la frénésie de nos ébats que l’ampleur de nos explorations, nous ont rendu trop cultivés. Nous avions trouvé l’un et l’autre, surtout moi à vrai dire, un espace intérieur suffisamment flatteur pour nos ego pour qu’il permette l’absence de rapports sexuels. Il m’était désormais possible d’aimer plus notre relation que mon partenaire et d’en tirer un profit purement égoïste.

On ne s’est toujours pas quittés. On s’aime encore mais je suis devenu snob et chauve.

jeudi, mai 13, 2004

 

Bien belle rencontre hier soir au Stade Botanique

Au terme d’une saison qui aura vu le FC Ghinzu assurer haut la main sa montée en première division, l’équipe nous a livré hier soir une partie qui allait démontrer que son accessit n’avait rien d’usurpé. La concurrence fut rude, les places en division d’honneur limitées et le club a su en tirer profit pour, intelligemment, augmenter son niveau de jeu.

Dès les premières minutes de la rencontre, le FC Ghinzu déploie un football où l’équilibre entre pression et ampleur du jeu se montre, comme à l’habitude déterminant. Les automatismes sont vite en place et quand ils viennent à faire défaut on sent tout de même que les tactiques de base qui font la personnalité de l’équipe (puissance, audace, intelligence) ont été travaillées, répétées jusqu’à l’écoeurement à l’entraînement. Seuls des yeux experts pourront déceler ça et là les passes trop appuyées, les centres incertains, les placements aléatoires.

Sur l’aile droite et au centre, le duo Greg Remy / Mika Nagasaki pratique un football de fondamentaux. Ils se rendent maître du milieu de terrain en pratiquent un jeu flamboyant de tradition qu’ils savent émailler de coups d’éclats propres à faire basculer une phase de jeu vers des univers inattendus et à créer les occasions de buts.

Kris, arrivé sur le flan gauche en cours de saison, se révèle un apport crucial au moment de la finition. Electron libre autant qu’ailier, son ingéniosité, la liberté qui lui est accordée par l’entraîneur et sa connaissance du beau football font de lui un joueur qu’il faudra savoir garder chez soi au moment du mercado ! Désormais intégré au noyau de base, on perçoit de plus en plus à quel point le style de jeu du club en est dépendant.

Aux filets, Fab, qui n’aura encaissé qu’à quelques rares occasions cette saison (on se rappellera ce but malheureux à Breda et ses déboires avec le public hollandais), donne au mot « gardien » son véritable sens. Il n’est pas que le gardien de but, il est le gardien de l’équipe, et son invincibilité rend possible les audaces tactiques de ses coéquipiers. Sûr de lui, généreux dans l’effort, c’est vers lui que les regards se tournent quand, à l’occasion l’équipe vacille, mais il sait alors être le rempart que son club attend qu’il soit.

En pointe, John Stargasm, aura expédié au fond des buts adverses, tout au long de la soirée, ses frappes tendues et précises. Bien servi dans le rectangle par un noyau loyal et prompt à l’audace, il aura su concrétiser en finesse les actions de ses ailiers dont le jeu puissant et volontaire doit, parfois, être canalisé par une approche footballistique où le style et l’esthétisme retrouvent leur droits. C’est sans doute une réminiscence du football Anglais dont on le sait admiratif.

L’arbitre, impeccable tout au long de la partie, dû malheureusement siffler quelques fautes inutiles, des manifestations sans doute d’une certaine fébrilité à l’idée de confronter le jeu qui à fait leur succès à celui des clubs européens que leur nouveau statut va bientôt leur permettre de se frotter. Un carton jaune mérité pour le cigare de John en début de match, attention ce genre de « gaspillage » qui, loin d’impressionner un adversaire qui n’avait pas besoin de l’être, peut se révéler dramatique en fin de match, au moment des fautes « nécessaires ». D’autant plus que l’arbitre s’est montré fort indulgent pour la sortie du projecteur à main, il faudra revoir les images au ralenti pour se faire une opinion définitive. On a par ailleurs senti cette petite volonté du club à vouloir posséder l’aire de jeu physiquement dès les premières minutes. Pas de cartons rouges, mais les bruxellois ne sont pas coutumiers du fait.

Le staff technique peut s’estimer satisfait du travail accompli sur l’ensemble de la saison, on sent maintenant l’esprit de corps qui avait fait défaut, avant le trêve hivernale, entre le noyau et certains membres du staff. Tout le monde semble désormais fixé sur le même objectif, aller mettre le ballon au fond des filets des plus grandes équipes.

L’avenir est doré pour le FC Ghinzu qui attaquera la saison prochaine au niveau européen et c’est avec intérêt qu’on suivra leur évolution.

Il est encore à noter que si la montée de Ghinzu en première se justifie, quelques clubs ont démontré au cours des autres parties jouées hier soir que leur descente en promotion D l’était tout autant, si le football wallon se relève, c’est comme on se relève quand on mène au score de manière inattendue et qu’on joue la montre sur toute s les fautes.

Enfin, il me vient parfois à l’esprit que FC Ghinzu, par sa pratique spectaculaire du roi des sports (après le cyclisme mais c’est une autre histoire), aurait eu les qualités requises pour évoluer dans le show-business. Malheureusement, on peut pas tout avoir, un joli petit cul de sportif et un quelconque talent artistique, si c’était le cas le Real Madrid se serait appelé les Rolling Stones non ?

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