jeudi, novembre 24, 2005

 

Disparition des brumes matinales

J’ai bien du graver et écouter une quinzaine de disques depuis hier. Comment ai-je pu lever le pied ces derniers mois, comment me suis-je laisser aller à penser que je pourrais survivre sur les seules satisfactions que m’apportent le sport ? Quelle erreur monumentale, je me sens plus « moi » aujourd’hui qu’au cours de n’importe quelle journée de cette année. En plus, alors que j’avais sans doute inconsciemment peur que la musique me rapproche de mes anciens démons, il s’avère que mon envie de monter sur le vélo s’en trouve décuplée. Je suppose que ça doit s’appeler l’équilibre non ? Je ne sais pas trop, je ne suis pas connaisseur.
J’ai une grosse envie de rattraper le temps perdu : lectures, disques, concerts, cinéma etc. Je vais me mitonner un de ces petits programmes de derrière les fagots et reconquérir les terres concédées à la convalescence. Il m’aura donc fallu près de 10 mois pour dégager mon intellect des brumes dans lesquels je l’avais plongé au cours des 240 mois précédents. La contre-offensive devrait faire très mal.

mercredi, novembre 16, 2005

 

Je lis plein de blogs

Je lis plein de blogs. J’en lis de chouettes et de moins chouettes. Mais ce qui me travaille en ce moment c’est que tous ces auteurs de blogs ont l’air d’avoir des opinions structurées et qu’ils estiment intéressantes (pas forcément pour les autres mais tout au moins pour eux-mêmes) sur des sujets divers et interpellant. J’ai perdu tout intérêt pour les opinions. Deux exemples me viennent à l’esprit : le rock belge (un de mes vieux poncifs l’air de rien) et les émeutes en France. Bien entendu j’y suis déjà allé de mon petit avis sur le rock belge (on ne le fréquente pas impunément durant 20 ans) mais il n’y a rien à faire, je n’arrive pas à croire moi-même aux opinions que j’exprime à son sujet. Il n’y pratiquement que ça qui m’intéresse mais ce que j’en pense ne m’intéresse pas, curieux non ? Au moins cette attitude me prémunit-elle d’avoir des avis autorisés et définitifs mis à part quand j’éprouve, selon les circonstances, le besoin de briller en société ; avoir de belles références, c’est toujours élégant.
Le problème des émeutes en France est différent sans aucun doute car il apparaît comme moins futile et éminemment plus politique. Là, il faut avoir une opinion dont on imagine qu’elle nous fait appartenir à une composante de la société qui infléchit le format de cette dernière. Je n’y crois pas autant vous le dire tout de suite, ni à l’intérêt de l’opinion des autres ni à celui de la mienne. Ce qui se passe c’est qu’il y a tellement d’année que je joue au jeu des opinions multiples et divergentes que je suis aujourd’hui absolument incapable de déterminer celle vers laquelle me poussent mes croyances.
En somme tout me paraît interchangeable et en particulier les opinions. Mais comment dès lors me préserver des opinions qui puent ? C’est simple: elles puent. Et justement mon attitude m’a développé le flair : pensez toujours dans la même direction et votre flair perd de sa capacité à distinguer l’étendue des parfums qui échappent à votre palette; pensez dans toutes les directions, ne croyez pas à une idée plutôt qu’une autre et vous conservez votre habileté à distinguer la rose de la merde.
Tout cela sans mentionner un des éléments essentiels de ce mode de pensée, il me vaccine contre les polémiques stériles ; en effet, j’ai pleine conscience de la valeur proche de zéro que vous accordez à mes opinions, et ça m’aide à vivre.
Et bien entendu, je vous emmerde.

mardi, novembre 08, 2005

 

La frustre de ta race

Ce soir concert de Ghinzu. J’ignore combien de concert de Ghinzu j’ai bien pu voir mais je ne serais pas surpris outre mesure d’avoir dépassé les 20, peut-être même les 30. Bon bien sûr, ce n’est pas parce que je suis bleu de leur musique que je vais les voir mais ce n’est pas non plus parce que ce sont mes meilleurs amis. Force m’est d’admettre que j’y trouve par procuration de quoi atténuer une certaine forme de frustration. En lisant ce matin une interview qu’a donnée John et dans laquelle il explique le plaisir qu’il éprouve à combiner ses activités musicales et sa vie professionnelle, mes arguments selon lesquels j’ai lâché la musique pour assurer professionnellement et « familialement » sont sérieusement battus en brèche. Il faut que j’assume et que j’apprenne à vivre avec l’idée que j’ai peut-être fait une connerie. Pas sympa.

Je peux toujours dire que je réussi autre chose dans le vélo, mais je ne vais tout de même pas abandonner un mensonge pour adhérer à un autre non ?

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