jeudi, novembre 24, 2005

 

Disparition des brumes matinales

J’ai bien du graver et écouter une quinzaine de disques depuis hier. Comment ai-je pu lever le pied ces derniers mois, comment me suis-je laisser aller à penser que je pourrais survivre sur les seules satisfactions que m’apportent le sport ? Quelle erreur monumentale, je me sens plus « moi » aujourd’hui qu’au cours de n’importe quelle journée de cette année. En plus, alors que j’avais sans doute inconsciemment peur que la musique me rapproche de mes anciens démons, il s’avère que mon envie de monter sur le vélo s’en trouve décuplée. Je suppose que ça doit s’appeler l’équilibre non ? Je ne sais pas trop, je ne suis pas connaisseur.
J’ai une grosse envie de rattraper le temps perdu : lectures, disques, concerts, cinéma etc. Je vais me mitonner un de ces petits programmes de derrière les fagots et reconquérir les terres concédées à la convalescence. Il m’aura donc fallu près de 10 mois pour dégager mon intellect des brumes dans lesquels je l’avais plongé au cours des 240 mois précédents. La contre-offensive devrait faire très mal.

mercredi, novembre 16, 2005

 

Je lis plein de blogs

Je lis plein de blogs. J’en lis de chouettes et de moins chouettes. Mais ce qui me travaille en ce moment c’est que tous ces auteurs de blogs ont l’air d’avoir des opinions structurées et qu’ils estiment intéressantes (pas forcément pour les autres mais tout au moins pour eux-mêmes) sur des sujets divers et interpellant. J’ai perdu tout intérêt pour les opinions. Deux exemples me viennent à l’esprit : le rock belge (un de mes vieux poncifs l’air de rien) et les émeutes en France. Bien entendu j’y suis déjà allé de mon petit avis sur le rock belge (on ne le fréquente pas impunément durant 20 ans) mais il n’y a rien à faire, je n’arrive pas à croire moi-même aux opinions que j’exprime à son sujet. Il n’y pratiquement que ça qui m’intéresse mais ce que j’en pense ne m’intéresse pas, curieux non ? Au moins cette attitude me prémunit-elle d’avoir des avis autorisés et définitifs mis à part quand j’éprouve, selon les circonstances, le besoin de briller en société ; avoir de belles références, c’est toujours élégant.
Le problème des émeutes en France est différent sans aucun doute car il apparaît comme moins futile et éminemment plus politique. Là, il faut avoir une opinion dont on imagine qu’elle nous fait appartenir à une composante de la société qui infléchit le format de cette dernière. Je n’y crois pas autant vous le dire tout de suite, ni à l’intérêt de l’opinion des autres ni à celui de la mienne. Ce qui se passe c’est qu’il y a tellement d’année que je joue au jeu des opinions multiples et divergentes que je suis aujourd’hui absolument incapable de déterminer celle vers laquelle me poussent mes croyances.
En somme tout me paraît interchangeable et en particulier les opinions. Mais comment dès lors me préserver des opinions qui puent ? C’est simple: elles puent. Et justement mon attitude m’a développé le flair : pensez toujours dans la même direction et votre flair perd de sa capacité à distinguer l’étendue des parfums qui échappent à votre palette; pensez dans toutes les directions, ne croyez pas à une idée plutôt qu’une autre et vous conservez votre habileté à distinguer la rose de la merde.
Tout cela sans mentionner un des éléments essentiels de ce mode de pensée, il me vaccine contre les polémiques stériles ; en effet, j’ai pleine conscience de la valeur proche de zéro que vous accordez à mes opinions, et ça m’aide à vivre.
Et bien entendu, je vous emmerde.

mardi, novembre 08, 2005

 

La frustre de ta race

Ce soir concert de Ghinzu. J’ignore combien de concert de Ghinzu j’ai bien pu voir mais je ne serais pas surpris outre mesure d’avoir dépassé les 20, peut-être même les 30. Bon bien sûr, ce n’est pas parce que je suis bleu de leur musique que je vais les voir mais ce n’est pas non plus parce que ce sont mes meilleurs amis. Force m’est d’admettre que j’y trouve par procuration de quoi atténuer une certaine forme de frustration. En lisant ce matin une interview qu’a donnée John et dans laquelle il explique le plaisir qu’il éprouve à combiner ses activités musicales et sa vie professionnelle, mes arguments selon lesquels j’ai lâché la musique pour assurer professionnellement et « familialement » sont sérieusement battus en brèche. Il faut que j’assume et que j’apprenne à vivre avec l’idée que j’ai peut-être fait une connerie. Pas sympa.

Je peux toujours dire que je réussi autre chose dans le vélo, mais je ne vais tout de même pas abandonner un mensonge pour adhérer à un autre non ?

vendredi, octobre 21, 2005

 

Grise par le succes

J’ai enfin mis à jour tous les messages postés sur ce blog. Gros boulot, beaucoup d’autosatisfaction. Je peux mesurer toute l’importance de cette opération à l’examen du compteur au bas de cette page : j’ai commencé ce blog en mai 2003 et 664 visiteurs, moi y compris, sont passés par ici, presque deux par jour ; je pense que je peux ambitionner de multiplier par deux le nombre de visiteurs au cours des deux années à venir.

A part ça et bien je vais voir mon psy ce soir pour lui annoncer que je ne pense plus avoir besoin de lui et il va probablement me convaincre du contraire, voire trouver un moyen de m’empêcher de le lui annoncer.

 

Ca suffit maintenant !

Le Jérôme Colin s’est fait virer de Pure FM. La polémique fait rage et c’est dingue comme toute cette agitation est fatigante. Aussi fatigante que tous ces groupes belges qu’il faudrait s’envoyer et tous ces critique belges qu’il faudrait écouter descendre ces mêmes groupes dont ils ont impérativement besoin pour avoir quelque chose à dire. Car effectivement quel est l’intérêt de lire ce qu’un critique belge a à dire d’un groupe étranger, les critiques étrangers ne sont-ils pas déjà suffisamment affligeants ?
J’ai décidément un goût immodéré pour la politique du pire et je me dis que c’est une bonne chose que ce licenciement. En effet, je crois que Pure FM est une radio qui doit disparaitre dans les plus brefs délais. Je lis pas ci par là que c’est avec nos impôts que l’on paie des Colin et que c’est donc notre droit de demander à ce qu’on le maintienne, ne serait-ce pas plutôt notre devoir d’exiger qu’on arrête les frais ? A-t-on réellement besoin du pendant pour petits cons prétentieux de Fun Radio, de cette fréquence où l’ « heavy rotation » est élevé au rang de religion ? Chaque fois que j’écoute Pure FM j’ai l’impression de voyager dans une déchirure de l’espace temps.

lundi, octobre 17, 2005

 

Je le sens pas trop.


Je le sens pas trop aujourd’hui de faire le consultant. J’irais bien plutôt me la jouer Mr. Univers à la salle de sport. C’est vrai que ce matin, entre  la remise en ordre de ce blog, la lecture des analyses footballistiques du week-end et des discussions de fond sur les mérites comparés de Bart Wellens et Sven Nijs, je n’ai pas ménagé mes efforts, un peu de détente me fera du bien.
Vendredi soir, petite soirée chez R. Bof. Ca taffe toujours autant et ça me déprime un petit peu. Je ne porte pas e jugement mais le roulage intensif qui fut pratiqué avait de furieuses allures de « comblage » de vide. Je me demande finalement si David n’avait pas raison quand il m’annonçait cruellement que je perdrais petit à petit mais inexorablement le contact avec mes potes consommateurs. Triste.

vendredi, octobre 14, 2005

 

On l'a bien dans l'os.

Le rock belge commence à me déprimer sévère. Alors quoi, dEUS nous sort une merde infâme qui a des allures de compilation posthume, le tout ânonné par une sorte de dreamteam arty flamoutche et on est prié de se dire que c’est ça la crème du rock de chez nous ? La Belgique aura eu son groupe de rock, les Wild Ones. Un groupe qui en concert vous donnait irrésistiblement l’envie d’envoyer vos Docs dans les couilles de votre voisin de pogo. Leurs albums ne reflètent pas la sauvagerie que déployait ce groupe en concert et les tentatives d’extravagance de nos locaux actuels les font passer tout au mieux pour du Dorothée sous Lexotan. Après, plus rien…non, non vraiment rien n’insistez pas.
On a aussi les critiques qu’on mérite, je viens de m’attarder deux secondes sur pop-rock.be, ouille ça fait mal. On touche le fond. Plus ringard doit pouvoir se rencontrer parmi les refusés au rock tremplin de Vresse-sur-Semois. On pourrait s’en foutre mais le gars te donne envie de lui foutre sa collection de CD vaniteux au fond du cul tant il aime à citer ceux qui par manque de goût se sont abaissés à lui passer de leur nauséabonde pommade.
Dans un éclair de lucidité, le Jérôme s’aperçoit que jamais il n’atteindra la virulence du Coosemans dans ses petits papiers et il se lance dès lors dans une entreprise éhontée de léchage de cul qui prête à vomir.
C’est décidé, dès demain je me mets au rock irakien.

vendredi, avril 29, 2005

 

Virages

Woaw, ça fait un sacré bail que je n'ai plus posté sur ce blog. De la lecture des derniers posts je retire l'impression d'être devenu quelqu'un d'autre. Ce n'est pas tant que j'en ai fini de cette lutte intérieure pour arrêter de fumer, c'est plutôt que je ne reconnais plus tellement les centres d'intérêt qui s'y révèlent. J'aurais pu tuer pour un joint, à présent c'est pour un kilomètre à vélo. Je n'ai pas trop envie de revenir sur l'épisode "j'arrête de fumer". J'ai fumé des pétards pendant 20 ans, j'estime le nombre de joints fumés aux alentours de 30000 (!!!), c'est fini, je suis fier, point barre.

Du coup évidemment, ce blog va amorcer un sérieux virage.

Dès aujourd'hui c'est davantage sur mes activités cyclistes que sur mes déboires de toxico que je m'étendrai. Et ça va être chaud, car j'ai de grandes ambitions.

Cet après-midi, entraînement...je vais essayer de faire trois heures et de travailler un peu la force. Il faut aussi que je songe à perdre un ou deux kilos avant l'Italie (dans deux semaines).


jeudi, décembre 09, 2004

 

It's a long way to Tipperary

Qu'est-ce que je m'étais imaginé ? Après avoir réussi à contrôler ma consommation durant plus d'une semaine, hier, je fais une grosse rechute. Je suis de plus travaillé au corps par un commentaire que j'ai lu hier sur le net: "Plus ça dure, plus c'est dur". Ceci contredit bien entendu la méthode que je m'impose, à savoir une diminution progressive, contrôlée et planifiée. Je me demande maintenant si je ne tenterais pas la violence, l'abstinence immédiate et totale, en acceptant le lot de souffrances psychologique que cela entraîne pour moi et mon entourage.

Bien sûr, j'obtiens déjà quelques résultats au niveau respiratoire et bien-être général. J'ai également commencé à prendre des suppléments "HDN" (Haute Densité Nutritionnelle), TRES efficace. Le problème c'est que je bloque un peu au stade où j'en suis, il faudrait que j'arrive à supprimer le joint que je fume après que les enfants soient au lit, ainsi je ne fumerais plus qu'avant d'aller lire au lit, en gros je m'endors et l'affaire est dans le sac, un par jour. Si je fume trop tôt, j'attrape la "fumette", plus rien ne m'arrête.

Cet après-midi, je vais essayer d'aller m'entraîner, il n'y a que la débauche d'activités sportives qui semble m'être d'un certain secours. Il y a tout de même un moment cruel environ 1/2 heure après l'entraînement, les hormones commencent à se calmer et le besoin d'une petite recharge se fait sentir, c'est à la fois un moment difficile et dangereux dans la mesure ou le joint fumé à ce moment là est vraiment un tueur: les alvéoles bien ouvertes, le goudron s'en donne à coeur joie. En parlant de secours, j'ai entendu parler d'un service de l'Hôpital Brugmann qui adresse ce genre de problématique.

Pour le moment, c'est un peu obsessionnel et je ne suis pas sûr que cette concentration sur mon effort est faite pour me servir dans mon projet, ce questionnement incessant provoque chez moi une grand instabilité et une indécision permanente, le tout accompagné des symptômes physiologiques déjà évoqués et liés à l'abstinence.

mardi, octobre 26, 2004

 

Constat d'echec

Je n'y suis pas vraiment arrivé. J'ai beau m'en vouloir chaque fois que je fume, écraser chaque joint en me disant que c'est le dernier, ne pas renouveler mon stock domestique etc., rien n'y fait je fume toujours.

J'ai eu depuis mon dernier post quelques aventures qui auraient pu aisément me motiver: sorite pathétique à vélo, maux de tête … mais cela ne m’a pas aidé.

Je ne vois plus à présent que trois sources de motivation
• Mes enfants : je ne vois pas trop en quoi ils constituent une motivation mais j’ai l’impression que je dois les reprendre comme tels dans cette liste sous risque de passer pour un mauvais père.
• Ma saison cycliste 2005 : j’ambitionne de faire plus que d’abandonner à chaque course
• Ce blog : peut-être que plus d’assiduité me fournirait le tuteur dont ma motivation a besoin.
Cet après-midi : entraînement. Au moins quand je roule je ne fume pas.

Hier : 5 ( !!!)

mercredi, septembre 08, 2004

 

STOP POT

Ce matin j’ai reçu un email d’un vague copain qui milite pour la dépénalisation de l’usage du cannabis. Il y avait longtemps que je n’avais été confronté à ce genre de prose. Au-delà de l’impact réel que ce message a eu sur moi et que je détaillerai plus avant à la fin de ce post, je m’en voudrais de ne pas digresser sur le contenu de cette funeste missive.

D’abord et afin de m’éviter ultérieurement les foudres de certains amis qui me sont chers : je n’ai absolument rien contre cette dépénalisation ! Soyons clair, je ne vois aucune raison d’interdire à un adulte sain d’esprit, en pleine conscience de ses actes et de leurs conséquences de fumer de le nitroglycérine pure si cela lui fait plaisir, je n’en ai rien à foutre et j’espère provoquer en retour chez mes semblables une pareille indifférence.

Le problème n’est pas là ; il est dans l’argumentation qui soutient le propos des tenants de la dépénalisation. Ainsi, dans le message qui m’a été envoyé, l’argument de choc de l’auteur est globalement que la consommation de cannabis est sans danger pour le fumeur et son entourage ; donc, où il n’y a pas de crime, il n’y a pas de peine. Ce n’est pas vraiment une argumentation, c’est de la téléportation rhétorique car s’il n’y a pas effectivement de crime à mes yeux, le mal se fait tout de même. En effet, il y lieu de tordre le coup à certains clichés :

*** Fumer du cannabis est inoffensif : c’est totalement faux, on en a tous rêvé mais en fait c’est particulièrement nocif. En plus de tous les effets liés à l’usage de la cigarette, vous vous tapez toutes les saloperies, non contrôlées cette fois, que les producteurs ont adjoints à votre matière de prédilection. Je ne vous parle même pas de ces bouts de shit qui semblent contenir du cirage pour 50 % de leur composition mais tout simplement de cette herbe qui pour toute naturelle qu’elle aie l’air, n’en demeure pas moins dopée aux engrais et autres additifs de toute sorte. Quand je jette en œil à la couleur de ce que je crache le matin dans ma douche, je me demande parfois si je ne ferais pas mieux de tout de suite fumer un bout de bitume.
*** Fumer des joints n’engendre pas de dépendance physique : s’il vous plait perdons cette illusion. Personnellement quand j’arrête de fumer, je chie mou, j’ai des frissons, je bois frénétiquement de l’eau, j’ai le dos bloqué, je suis mort de froid, je n’arrive pas à dormir et occasionnellement je fonds en larmes sans m’y attendre. Si ce n’est pas de la dépendance physiologique, qu’est-ce que c’est ?
*** Fumer des joints n’engendre qu’une légère dépendance psychologique : sincèrement, je ne vois pas pourquoi la dépendance psychologique au cannabis serait moins forte que pour d’autres substances : alcool, médicaments, autres cames etc. Moi pour ce que j’en sais, quand j’ai rien à fumer, je tuerais ma mère.

Pour être sincère, le sujet m’emmerde et vous savez quoi … j’arrête de fumer. Il n’y a jamais 20 ans que je fume entre 5 et 12 joints par jour, une paille si j’en crois le contenu du mail de mon pote,je devrais pouvoir mener ce défi à bien les doigts dans le cul non ?

jeudi, juillet 08, 2004

 

Les bonnes resolutions sont des cheques tires sur une banque ou l'on n'a pas de compte courant (O. Wilde)

Je déteste résolument les résolutions. Je ne me souviens pas d'une seule résolution que j'ai pu mener à terme. C'est comme rêver un inaccessible rêve, c'est ringard et une chanson de merde. Je me doute bien que d'une manière ou d'une autre il faut bien que je me mette un peu de pression, que je me mette des objectifs, enfin que je fasse ressembler mon projet de vie à un « business plan »pour PME spécialisée dans l'étanchéité.

Les résolutions m'apportent ce confort procuré par les intentions, à l'inverse des angoisses procurées par les réalisations. D'avoir décidé de faire certaines choses me rend confiant dans ma capacité à prendre mon avenir en main, ce qui est , chacun en conviendra et moi le premier, une vaste blague, mais dépourvue d'humour. Mais alors pourquoi les détestai-je les résolutions? Mais précisément car j'en ai besoin pour me donner l'illusion de la prise en main alors que mon objectif est quelque part entre l'absence d'obligation et le refus de la contingence. Je ne suis pas dans la merde.

jeudi, juillet 01, 2004

 

Le ridicule est fait pour notre amusement

Je ne sais pas trop ce que j'ai pour le moment mais je me mets dans des situations ridicules. Ceux qui me connaissent suffisamment pour savoir en quelle haute estime je me tiens, comprendront ma douleur.

Samedi, je suis tombé sur mon cul, je veux dire littéralement, et il n'existe vraisemblablement pas de situation plus ridicule, je ne suis pas loin de penser qu'on frôle même la définition du ridicule, qui dit-on (évacuons le sujet dès à présent) ne tue pas, ce qui est ridicule et faux, la mort elle-même est un truc ridicule à force d'être déplaisant.

Ce qui me chagrine c'est que je me suis fait une spécialité du ridicule spectaculaire et il m'est définitivement acquis que je ne me rends jamais grotesque sans la présence d'un public d'au moins une cinquantaine de personnes (j'estime mon record personnel à environ 300 spectateurs, je reviendrai si j'en ai le courage sur cette anecdote).

La deuxième chose qui m'attriste c'est que je me rends pitoyable quand je veux me moquer des jeunes: j'assure ainsi le doublé "vieux con/ridicule", c'est fort mais superflu, l'un et l'autre pris séparément sont assez à supporter pour un seul homme.

Je pourrais bien entendu prendre le problème à bras le corps mais comme dit Bernanos: "On n'échappe pas au ridicule par une affectation de gravité". On est ridicule par une nature parallèle qui vous submerge et offre de vous un spectacle dont vous n'êtes pas le metteur en scène. Les Converse et la chute dans la même semaine: dur.

jeudi, juin 24, 2004

 

Tennis socks rule !

Encore une grande matinée au Parlement Européen. Je me demande ce qui m'a
poussé à embrasser une profession où la chaussette de tennis constitue
l'expression ultime du bon goût, peut-être même bien de la compétence.
J'espère comme toujours avoir fini demain, je crains aujourd'hui que cela
n'arrive jamais. Je ne parviens pas à me défaire de la pression exercée par
les 1200 parlementaires et assistants qui attendent mon application pour
pouvoir automatiser le processus de traductions de leurs documents en 22
langues par exemple. Je sens en tout cas que ce soir les quantités de bière
exagérées que je vais m'envoyer devraient apporter un début de réponse et de
soulagement. Sans doute pas momentané comme soulagement car je serais fort
surpris demain matin, au réveil, de me retrouver avec une motivation plus
forte que la migraine.

mercredi, juin 23, 2004

 

L'Europe se fera sans moi

C'est le déluge. Il ne fait pas un temps à développer des applications de merde pour le Parlement Européen. Une petite banane, un petit milkshake et hop!, à la salle de sport.

 

Ghinzu - Blow [ critique musique ]

Ghinzu - Blow [ critique musique ]
Allez c'est parti, les Français commencent à recevoir le CD promo je suppose. Je suis un peu déçu car j'avais espéré voir apparaître l'un ou l'autre extrait du texte que j'avais écrit pour ce single promo. Wait and see...

 

Converse Old Star

J’ai acheté une paire de Converse. En soi l’événement n’a rien de particulier sinon que cela devait faire 15 ans que je n’avais plus porté de Converse. Donc au magasin je suis pris d’une grosse angoisse quant au ridicule potentiel pour un géronto-rocker dans mon genre de porter ce genre de chaussure.
Comme si cela ne suffisait pas, il a fallu que je tombe sur Lucia, une vieille copine que j’ai connue à l’époque de mes Converse précédentes. Elle est prof de sculpture, je suis consultant, ça ne m’a pas aidé à me sentir mieux.
Tout la question est bien entendu de savoir si la All Star s’accommode de la calvitie, et c’est là que je me rends compte que ce détail esthétique révèle l’amplitude de l’hypocrisie qui consiste à prétendre que je me moque complètement de perdre mes cheveux, ou pour être exact de les avoir déjà perdus.
Finalement, je les ai achetées, je les portes, je suis content et je suis d’autant plus ridicule qu’elles sont parfaitement neuves, on dirait que j’ai acheté un déguisement de jeune.

 

Ce blog

Je change de cap, fini les petits posts prétentieux et interminables, flatteurs pour mon ego et dont il est légitime de se demander à leur propos quel est la nature de leur objectif ? C'est cette espèce de qualité affichée que j'essaie de m'imposer qui me bloque, c'est la raison pour laquelle je n'ai plus posté depuis plus d'un mois.

Dès aujourd'hui, je blogge...et puis je verrai bien, je me laisse disons...un mois pour me faire une idée de ce que ça donne. C'est assez mal parti non ?

mercredi, mai 19, 2004

 

Le rock et moi, on ne baise plus.

Bien sûr on s’est rencontré très jeune. Ce fût une rencontre qui emporta sur son passage plusieurs années d’une éducation parentale peu encline à ce genre d’égarements. L’univers qui s’ouvrait à moi était prometteur d’une sauvagerie que je sentais plus proche de la réalité du monde que celle qu’il me paraissait promis de vivre. Cette sauvagerie opposait au monde une dynamique propre à pouvoir échapper aux lois de celui-ci, c’était alléchant.

Ce furent de longues années d’un amour intense et chaotique. Nous avons en matière d’audace sexuelle et intellectuelle, tout essayé. Je ne puis songer à aucune perversion que nous n’ayons explorée.

Nos voyages furent incessants : l’Angleterre à l’excès, la Belgique assidument, la côte ouest, le delta du Missisipi, et tous les trous de cul du monde où s’exprimaient ceux qui avaient aussi goûté à la sauvagerie. Tous les paysages furent explorés : des steppes désertiques aux blackrooms les plus surpeuplés. Et toujours de la fureur.

Au milieu de tout ça nous avons trouvé le temps de faire un enfant.

Mais lentement, tant la frénésie de nos ébats que l’ampleur de nos explorations, nous ont rendu trop cultivés. Nous avions trouvé l’un et l’autre, surtout moi à vrai dire, un espace intérieur suffisamment flatteur pour nos ego pour qu’il permette l’absence de rapports sexuels. Il m’était désormais possible d’aimer plus notre relation que mon partenaire et d’en tirer un profit purement égoïste.

On ne s’est toujours pas quittés. On s’aime encore mais je suis devenu snob et chauve.

jeudi, mai 13, 2004

 

Bien belle rencontre hier soir au Stade Botanique

Au terme d’une saison qui aura vu le FC Ghinzu assurer haut la main sa montée en première division, l’équipe nous a livré hier soir une partie qui allait démontrer que son accessit n’avait rien d’usurpé. La concurrence fut rude, les places en division d’honneur limitées et le club a su en tirer profit pour, intelligemment, augmenter son niveau de jeu.

Dès les premières minutes de la rencontre, le FC Ghinzu déploie un football où l’équilibre entre pression et ampleur du jeu se montre, comme à l’habitude déterminant. Les automatismes sont vite en place et quand ils viennent à faire défaut on sent tout de même que les tactiques de base qui font la personnalité de l’équipe (puissance, audace, intelligence) ont été travaillées, répétées jusqu’à l’écoeurement à l’entraînement. Seuls des yeux experts pourront déceler ça et là les passes trop appuyées, les centres incertains, les placements aléatoires.

Sur l’aile droite et au centre, le duo Greg Remy / Mika Nagasaki pratique un football de fondamentaux. Ils se rendent maître du milieu de terrain en pratiquent un jeu flamboyant de tradition qu’ils savent émailler de coups d’éclats propres à faire basculer une phase de jeu vers des univers inattendus et à créer les occasions de buts.

Kris, arrivé sur le flan gauche en cours de saison, se révèle un apport crucial au moment de la finition. Electron libre autant qu’ailier, son ingéniosité, la liberté qui lui est accordée par l’entraîneur et sa connaissance du beau football font de lui un joueur qu’il faudra savoir garder chez soi au moment du mercado ! Désormais intégré au noyau de base, on perçoit de plus en plus à quel point le style de jeu du club en est dépendant.

Aux filets, Fab, qui n’aura encaissé qu’à quelques rares occasions cette saison (on se rappellera ce but malheureux à Breda et ses déboires avec le public hollandais), donne au mot « gardien » son véritable sens. Il n’est pas que le gardien de but, il est le gardien de l’équipe, et son invincibilité rend possible les audaces tactiques de ses coéquipiers. Sûr de lui, généreux dans l’effort, c’est vers lui que les regards se tournent quand, à l’occasion l’équipe vacille, mais il sait alors être le rempart que son club attend qu’il soit.

En pointe, John Stargasm, aura expédié au fond des buts adverses, tout au long de la soirée, ses frappes tendues et précises. Bien servi dans le rectangle par un noyau loyal et prompt à l’audace, il aura su concrétiser en finesse les actions de ses ailiers dont le jeu puissant et volontaire doit, parfois, être canalisé par une approche footballistique où le style et l’esthétisme retrouvent leur droits. C’est sans doute une réminiscence du football Anglais dont on le sait admiratif.

L’arbitre, impeccable tout au long de la partie, dû malheureusement siffler quelques fautes inutiles, des manifestations sans doute d’une certaine fébrilité à l’idée de confronter le jeu qui à fait leur succès à celui des clubs européens que leur nouveau statut va bientôt leur permettre de se frotter. Un carton jaune mérité pour le cigare de John en début de match, attention ce genre de « gaspillage » qui, loin d’impressionner un adversaire qui n’avait pas besoin de l’être, peut se révéler dramatique en fin de match, au moment des fautes « nécessaires ». D’autant plus que l’arbitre s’est montré fort indulgent pour la sortie du projecteur à main, il faudra revoir les images au ralenti pour se faire une opinion définitive. On a par ailleurs senti cette petite volonté du club à vouloir posséder l’aire de jeu physiquement dès les premières minutes. Pas de cartons rouges, mais les bruxellois ne sont pas coutumiers du fait.

Le staff technique peut s’estimer satisfait du travail accompli sur l’ensemble de la saison, on sent maintenant l’esprit de corps qui avait fait défaut, avant le trêve hivernale, entre le noyau et certains membres du staff. Tout le monde semble désormais fixé sur le même objectif, aller mettre le ballon au fond des filets des plus grandes équipes.

L’avenir est doré pour le FC Ghinzu qui attaquera la saison prochaine au niveau européen et c’est avec intérêt qu’on suivra leur évolution.

Il est encore à noter que si la montée de Ghinzu en première se justifie, quelques clubs ont démontré au cours des autres parties jouées hier soir que leur descente en promotion D l’était tout autant, si le football wallon se relève, c’est comme on se relève quand on mène au score de manière inattendue et qu’on joue la montre sur toute s les fautes.

Enfin, il me vient parfois à l’esprit que FC Ghinzu, par sa pratique spectaculaire du roi des sports (après le cyclisme mais c’est une autre histoire), aurait eu les qualités requises pour évoluer dans le show-business. Malheureusement, on peut pas tout avoir, un joli petit cul de sportif et un quelconque talent artistique, si c’était le cas le Real Madrid se serait appelé les Rolling Stones non ?

lundi, avril 19, 2004

 

Il s'en est fallu de peu.

Qui se souvient de ces années durant lesquelles personne ne misait un sou sur l’avenir du monde ? La guerre était partout, le monde divisé, chaque partie prête à en découdre ? C’était il y 30 ans, j’avais 7 ans et je pensais que je ne deviendrais jamais adulte car les russes et les américains allaient faire exploser la planète. Je me souviens très exactement d’avoir été hanté par l’idée de la fin du monde pendant de nombreuses années, partageant en cela l’opinion la plus répandue selon laquelle tout allait « péter ».

On était inondé d’informations selon lesquelles les forces en présence disposaient de suffisamment d’armement nucléaire pour détruire plusieurs fois l’entièreté de la planète et nombreux étaient ceux qui comme moi étaient persuadés qu’une arme n’est jamais aussi « dissuasive » que lorsqu’on s’en sert.

Aujourd’hui, tout va bien, cette organisation dichotomique du monde a disparu, laissant le champ libre au capitalisme victorieux et le monde respire à nouveau. Un avenir de paix et d’amour s’ouvre à l’humanité pour des siècles et des siècles. La menace de conflit est écartée, les hommes devenus sages fraternisent et construise ensemble un monde meilleur que les générations futures nous remercieront de leur avoir laissé tel.

jeudi, avril 08, 2004

 

Le Saut de la Mort

Hier soir, après m'être appuyé quelques reportages particulièrement primesautiers sur le génocide rwandais dans l'espoir, finalement vain, de dégager de ceux-ci des éléments propres à structurer mon opinion sur le comportement génocidaire en général, il me semblait tout indiqué de me plonger dans un de mes vieux Jess Long. Mon épisode préféré ("Le Saut de la Mort") est celui où les frères Ross, cascadeurs de leur état, ambitionnent de survoler un hôtel en voiture. Très vite le drame se développe autour d'une sombre arnaque à l’héritage au sein d'un triangle amoureux assez classique, une tragédie antique à Las Vegas en somme, le combat fratricide des Etéocle et Polynice de la cascade automobile.

Et là, soudainement, la synthèse se fait, par je ne sais quel fil ténu de la volonté, sous mes yeux, la conclusion de cette joyeuse soirée de massacres, de viols, et de pleurs m’apparaît.

C’est décidé, je fais de Maurice Tillieux mon philosophe de référence. Je reprends dès ce soir la lecture de l’intégrale de Gil Jourdan, Félix et César (son œuvre peut-être la plus difficile d’abord).

Ceci n’est pas mal non plus : «Ceux d'entre les hommes à qui l'on fait du mal deviennent nécessairement pires... Par conséquent, ce n'est pas l'effet du juste de nuire». Dommage que Platon n’ait pas fait de la bande dessinée.

mercredi, avril 07, 2004

 

Tous des "miniss"

Voila quelques jours que passe à la Radio une publicité concernant une initiative publique destinée à établir un "Avant-projet de plan fédéral de développement durable 2004-2008".

Si on avait échappé jusqu’ici à l’expression « la Belgique d’en bas », cette fois on va beaucoup plus loin. J’imagine la réunion de brainstorming pour établir le contenu du message :
- Bon les gars, là on s’adresse à tout le monde, la cible c’est toute la Belgique, tout le monde est concerné, il faut éviter les clivages, faire comprendre que le développement durable c’est l’affaire de tous.
- Il faudrait que tout le monde puisse s’identifier à un personnage qui serait tellement neutre que tout le monde puisse s’y investir, se reconnaître dans une espèce de Belge indéfini et cependant rassembleur.
- Et si on prenait vraiment un gros trou de cul super débile incapable d’aligner trois mot et avec un accent à couper au couteau ?
- Excellent, j’appelle le client…

La réunion au cours de laquelle les responsables de la communication du gouvernement fédéral ont approuvé le spot ne devait pas non plus manquer de piquant.

Et la liste est longue des spots qui nous vendent qui un spectacle, une émission de télé, une bière,…en tablant sur le sous débile même pas drôle. Ecouter la radio pour le moment impose d’accepter de rejoindre le groupe de demeurés perçus comme à peine capable d’appréhender les subtiles facéties de Jos le brasseur, de Devos le fabricant de sauce ou de l’autre con qui veut être « miniss ».

Je crois qu’on est assez mal barre.

vendredi, mars 26, 2004

 

Sex, drugs and cyclisme

"Voilà comment ça se passe : le médecin de l'équipe t'envoie voir un allergologue, c'est obligatoire. Celui-ci constate que tu es sensible aux acariens et prescrit un spray. On avait la consigne à chaque fois de demander à tout prix du Nasacort. Pourquoi ? Car c'est un spray qui permet de masquer la cortisone. Quand on va au contrôle, on déclare qu'on est allergique aux acariens, qu'on a une prescription de Nasacort et qu'on en a pris le matin par voie nasale. Et à côté, on a pu se faire tranquillement une injection de Kenacort car au contrôle on ne sait pas faire la différence entre le spray et l'injection. Le médecin t'envoie vers un dermatologue. Tu te grattes un peu les testicules avec du sel pour lui montrer que tu as des rougeurs et il te prescrit six mois de Diprosole en pommade. Comme ça, derrière, tu peux te faire du Diprostène (produit interdit) en injectable sans risquer non plus d'être positif."

jeudi, mars 25, 2004

 

L'Obscenite et la Fureur

J'ai vu hier soir "L'Obscénité et la Fureur" de Julien Temple. Décevant. Temple tente lourdement d'inscrire les Sex Pistols dans la mythologie britannique, références incesssantes à Shakespeare et à Richard III en particulier, mais sans la subtilité formelle et intellectuelle d'un Marcus Gray qui lie Sly and the Family Stone au mythe noir américain de Stagger Lee. On sent pathétiquement bien qu'il n'est pas possible d'élever les individualités qui forment le groupe au niveau des attentes politiques et sociales que Temple veut le forcer à endosser.

"I don't want to be a junkie all of my life...I don't want to be a junkie at all..." et c'est ce que je retiendrai du film, ce bout d'interview poignant de Sid Vicious effondré et désormais sans usage, tant pour l'Angleterre des teenagers que sans doute pour les maisons de disques et l'industrie du show business. Rafraichissant si j'ose dire.

De la qualité de certains morceaux des Pistols pas un mot, et c'est pourtant tout ce qu'il reste. Allez je me passe un petit "Pretty Vacant" et je retrousse le coin de ma lèvre supérieure, je doute que Julien Temple s'en remette.

dimanche, février 15, 2004

 

Ghinzu - Blow

Un album plein de l'âme qui anime ceux dont les meilleurs vivent le rock comme un appel à mener une autre vie. Il faut parcourir cet album pour le plaisir de s'y perdre et d'y découvrir les personnages les plus incroyables, les aventures les plus folles et les destins les plus poignants. Un album fait pour vous toucher vite et sans arrière-pensées, comme on exécute le rock and roll.
Les textes transpirent une sorte de dandysme vénéneux, vision sarcastique mais aussi attendrie dont s'extraient des vignettes sociales mettant en scène les héros du sexe quotidien ou brocardant les notables. Cette exquise finesse jure crûment avec l'anarchie contrôlée et jubilatoire qui émane de leurs concerts, comme pour affirmer le fil conducteur de l'album.
Ghinzu est traditionaliste, héritier jusqu’au bout des ongles d’une lignée qui appartenait au passé et qu'ils font renaître pour le futur: une nation rock confuse d'après l’avènement du capitalisme global, frileuse, repliée sur elle-même, qui portait un regard paradoxal sur ses tares présentes et sa gloire d’hier : de colère, et de nostalgie, de sexe et de violence et d'amour sans naïveté. D’un côté, la condamnation "Jet Sex" ; de l’autre, l’harmonie quasi pastorale de « My Sweet Love » et le lyrisme désabusé de « Blow ». Hargneux, rebelles à leur façon, mais aussi singulièrement délicats et — à leur sommet — des commentateurs affûtés du rock de leur temps:on sent que le couteau japonais est passé chez le rémouleur, tant la production parfois clinique refuse tout égarement à l'auditeur.Ghinzu n'est pas un groupe belge, il faut avoir connu la médiocrité de la vie belge pour apprécier l’élégance avec laquelle Ghinzu refuse d'en faire sa principale source d’inspiration. Tout le monde a droit au "boredom" et seule une poignée a le devoir de le combattre, Ghinzu en est. La technique de combat rappelle les Buzzcocks et si l'ennui n'est déjà plus dans les salons, le romantisme et la dérision ont eux aussi pris le chemin des armes. "I'm nobody's shelter, I'm nobody's cover, I'm nobody's lover, and nobody's friend "
Nobody's Fool - The Kinks

mardi, février 03, 2004

 

Rock belge francophone

Il y a résolument quelques petites choses que les groupes belges "francophones" (je suis plié) devraient arrêter de faire d'urgence.

Il faut arrêter de penser que le rock francophone est en train de prendre le relais du rock flamand exsangue et désormais incapable de reproduire l’effet Deus. C’est de la connerie. La Flandres est bourrée de bons groupes dont on entendait pas beaucoup parler avant grâce sans doute à la curiosité et à l’audace du milieu du rock wallon et dont on entendra encore moins parler désormais que ce même milieu a décidé de s’auto satisfaire de ses productions locales, érigée maintenant en fer de lance du rock national. Dans le même élan la remarque vaut pour le milieu flamand, les uns et les autres s’accusant de nombrilisme. Le fait que le « soldout wallon » de l’AB soit présenté comme un précédent trans-communautaire est assez symptomatique. Il n’y a qu’en Belgique etc…boring. Le meilleur rock de par chez nous n’est heureusement pas qualifiable de belge, la preuve en sera qu’une fois après avoir goûter aux joies de l’exotisme, les volontaires au retour seront peu nombreux.

Il faut bien s’habiller. J’en ai marre de voir des groupes sans look ou sans attitude. La plupart des groupes belges ont la dégaine des mecs entre vingt et trente ans qui ont choisi par manque d’audace ou de goût de se saper d’une manière telle que leur seul objectif semble être de ne pas se faire remarquer dans le métro. Si j’avais envie de regarder ce genre de mecs pendant 90 minutes un samedi soir, je le prendrais le métro non ? Vous êtes sur une scène les gars, on vous regarde et on prix qu’on paie on aimerait bien que vous fassiez votre possible pour être beau (même dans le laideur) et susciter chez nous qui sait, un début de passion ? A moins que ce ne soit par honnêteté ? Allons, allon, il n’y a pas de place pour ces conneries dans le rock’n’roll.

Il faut arrêter de faire le dingue investi et épileptique en concert. C’est ridicule et ça laisse à penser que le groupe est composé d’artistes intègres , dévoués corps et âme à leur art au point de faire des choses aussi folles que faire chanter sa chaussure, « c’est dire si on est dans un monde à part » ! Tout le monde sait que c’est faux.

Il faut arrêter de se la jouer, « la musique avant tout ». Se faire tailler des pipes en tournée c’est assez cool aussi non ? Et ça, au moins, tout le monde sait que c’est vrai.

dimanche, mai 25, 2003

 

WE ADV 2003 I

Manifestement nous le savons semés. Voilà bien un quart d’heure que je scrute mon rétroviseur m’attendant à tout moment à repérer un véhicule suspect qui nous aurait pris en chasse…rien. Passé le « Vandaele Checkpoint », l’ambiance et les doigts se détendent, nous avons conjuré le sort. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avons envoyé Alcapol faire diversion du côté du Zoute. Habile, non ?

Après un bref arrêt à Bierges, les hommes savent pourquoi, nous entamons la suite de notre périple, juste interrompu par un passage très citadin dans une station service dans l’espoir finalement vain d’y trouver du bois.

Sur place, force est de constater que le site a été réaménagé. Une atelier mécanique et carrosserie a été installé (probablement avec l’aide des subsides au tourisme de le ville de Bouillon), et les toilettes de La Mangouste ont été tondues de près.

L’installation du campement révèle rapidement le niveau d’équipement des protagonistes. Tis, qui en doutait, dispose d’un matériel d’explorateur himalayen, Pat tentera sans y parvenir de fabriquer une tente avec un vieux K-Way et une canne à pêche, Zo a veillé à l’intendance et moi-même, ayant intelligemment choisi le sherpa comme partenaire sexuel pour la nuit, il m’est donné l’occasion de fournir aux deux SDF ardennais de quoi se loger pour la nuit. Zo peut aisément ouvrir un snack avec ses pots de salades et ses sandwiches. Tiens à propos, in restait un peu de thon-mayonnaise sur le tableau de bord, je te rends ça au plus vite.

Après avoir allumé un feu en moins de temps qu’il ne faut pour le dire quand on a vraiment beaucoup à dire, Pat « Firemaster » V. nous a fait part de sa science des étoiles et des oiseaux. Nous restons longtemps à contempler le ciel dans un silence que vient fréquemment interrompre le bruissement d’une feuille de papier de riz qui vit ses dernières minutes.

Finalement comme prévu par Pat la lune se couche (il est très fort) et nous allons dormir. Enfin…dans ma tente on a dormi.

Au réveil, les étoiles ont disparu mais pas le petit bruissement. Cette fois c’est lui qui est interrompu par la visite de deux autochtones nous réclamant de l’argent. Les autochtones sont à peu près comme nous mais sont incapables de se déplacer sur leur jambes, ainsi avons-nous pu constater qu’ils se déplacent uniquement en voiture ou à moto, à l’exception toutefois des femelles adultes qui arrivent dans certaines circonstances (comme l’appât du gain) à s’écarter de quelques mètres du véhicule sur leurs membres postérieurs. Notez bien cependant que la femelle adulte ne fait preuve d’une telle témérité qu’après le coucher du soleil et dans la lueur rassurante des phares contrôlés en permanence par le mâle dominant prêt à entamer une manœuvre de repli immédiat au moindre danger.

La seconde équipe nous rejoint (le bruissement se fait bruit) au matin avec les viennoiseries,… on sait vivre.

C’est fou, il y un tas de choses dont je ne me souviens plus. Je me demande si ce bruissement continu n’y est pas pour quelque chose. Tis et moi-même infligeons de multiples humiliations boulesques à nos camarades et je ne sais plus comment mais on arrive finalement à prendre le départ d’une promenade. Entre-temps, Pat a expliqué à Zo que le feu ça brûle et que l’eau ça mouille. Pat a résolument décidé de placer son week-end sous le signe de la pédagogie : oiseaux, étoiles, vie pratique, écologie, campisme…

Le belvédère de Bouillon n’a quant à lui pas changé. Ils ont simplement planté des flamands mais on arrive aisément à faire place nette. Ils ont du être gênés par le bruissement qui n’est pas resté au camping, loin de là.

Nous nous ravitaillons rapidement dans une épicerie fine de la région en aliments naturels et diététiques, Fred veille à ce que les hommes continuent à savoir pourquoi.

La nuit approche et la tribu éprouve doucement le besoin de s’équiper en vue de l’épreuve nocturne qui l’attend. La Mangouste, fidèle à son habitude ne recule devant aucun défi et se propose d’aller à la recherche de bois pour le feu en bateau gonflable sur la rive d’en face. Sa première estimation, vingt kilos de bois par trajet, se trouve rapidement démentie. Par respect pour notre longue amitié je ne m’épandrai pas sur les détails de ce spectacle calamiteux. La pauvre petite chose emportée par le vif courant de la Semois ne dû son salut qu’à l’aide empressée de ses camarades. Finalement, la brindille mouillée qu’il nous a ramenée précipita la décision d’aller chercher du bois en voiture, mission rondement menée par ailleurs (vous l’aurez remarqué je ne manque aucune occasion de mettre mon altruisme en valeur).

Le ravitaillement s’avère insuffisant et, dans le pur respect de la tradition, la Mangouste accompagnée des ses plus valeureux chasseurs part traquer la pizza dans la forêt bouillonaise.

Au cours de la soirée, nouvelle visite indigène. Une subtile lutte de pouvoir s’engage entre la Mangouste (l’instinct du chasseur) et les primates. Une femelle s’extrait de la voiture pour signifier qu’il nous faut nous acquitter de notre tribut si nous souhaitons occuper une espace de son territoire. Après l’échange traditionnel des verroteries, les indigènes se retirent et entament, ivres d’alcool artisanal de houblon et maîtrisant à peine leurs véhicules infernaux, un cortège assourdissant destinés à impressionner les intrus.

Cette fois comme on a déjà vérifié la veille qu’elle allait le faire, on se couche avant la lune. Certains préféreront encore jouer de longues heures au Uno mais pour ma part, malgré la passion que je voue à ce jeu et à la petite variante de la Mangouste (aaah…la petite variante de la mangouste), après avoir diffuser un doux parfum apaisant dans la tente, je sombre (tiens le petit bruissement ne s’est pas tout à fait arrêté, je me demande si Tis n’y est pas pour quelque chose). Chauffé au gaz toute la nuit, j’ai moins froid que la nuit précédente.

Entre le réveil et le retour, c’est un peu flou…café, viennoiserie, bruissement, pétanque, bruissement, pliage des tentes, bruissement, foot, bruissement, frisbee, bruissement, bruissement …

Voilà, c’est passé, et une fois de plus j’ai survécu.

Une fois à la maison le bruissement s’est nettement atténué mais n’a pas complètement disparu. Bien sûr ce fût une réussite mais il ne pouvait en être autrement. Pourquoi ? Tout le monde n’a pas la chance d’aller en week-end avec la Dreamteam (y compris ceux qui ont payé d eleur personne sur la côte belge pour que ce week-end se fasse).

Merci à vous tous.

Rascal Pop

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